Cette article a été initialement publié sur le blog Entreprise 2.0
Une entreprise 2.0 est une entreprise qui utilise les outils et les principes du web 2.0 pour augmenter sa productivité et sa créativité, c’est une entreprise qui croit dans le potentiel de chacun de ses salariés et dans l’intelligence collective. Par conséquent c’est aussi une entreprise à l’écoute de ses employés, de leurs doléances et de leurs recommandations.
Après avoir assisté aux débats sur les sites comme notetonentreprise, opentojob ou cotetaboite qui permettent aux salariés de noter leurs entreprises, je me pose aujourd’hui la question de la mise à disposition des salariés par l’entreprise d’une place de libre expression.
J’entends par « place de libre expression » un outil interne (cad consultable uniquement par l’entreprise) où les salariés peuvent s’exprimer sur l’entreprise tout en gardant s’ils le souhaitent leur anonymat. Cela peut se traduire par un forum, un blog ou encore un réseau social dédié à l’entreprise.
Pour la libre expression
Une place de libre expression peut permettre à la direction de découvrir des maux dont elle n’avait pas conscience, d’anticiper des crises, de voir émerger des idées. Cela peut également donner la possibilité aux salariés de s’auto-gérer et de trouver eux-mêmes des solutions à leurs propres problèmes. D’autre part le principe même de mise en place de cet outil peut être perçu très positivement comme un signe de confiance et de reconnaissance.
Contre la libre expression
Bien sûr il y a beaucoup d’arguments contre la mise en œuvre d’une place de libre expression. Il y a d’abord la peur de perdre le contrôle d’un outil qui a été mis à la disposition des salariés par l’entreprise. Que ceux-ci s’expriment entre eux, c’est une chose, mais que l’entreprise les pousse à le faire, c’en est une autre. Bien que favorable moi-même à ce genre d’outils, je reconnais qu’il peut générer des dérives et qu’il ne peut donc pas rester sans contrôle. Il est d’ailleurs important de rappeler que, légalement, si le salarié jouit dans l’entreprise d’une liberté d’expression, il ne peut toutefois abuser de cette liberté en tenant des propos injurieux, diffamatoires ou excessifs.
Quoiqu’il en soit, alors que de plus en plus d’entreprises utilisent le crowdsourcing ou UGC (User Generated Content) et plus généralement les médias sociaux dans leurs stratégies de communication et de marketing, fort est de constater que rares sont celles à avoir fait le pas du web 2.0 dans leur communication interne et la gestion de leurs ressources humaines.
Quel choc culturel cela va être quand les digital natives vont débarquer dans nos entreprises au fonctionnement ultra vertical, eux qui sont habitués depuis toujours à donner leur opinion, à le partager et à se construire sur la critique.
PS : J’ai volontairement exclus de cette réflexion les délégués du personnel qui ont très probablement un rôle à jouer dans la mise en place / gestion / modération de ces outils de libre expression.
Be First to Comment