Le débat qui anime actuellement la blogosphère au sujet des maladroites actions d’e-influence orchestrées par BETC EuroRSCG pour promouvoir le lancement des pubs 2.0 d’eBAY m’a donné envie de rebondir sur 2 points :
1/ l’e-influence.
2/ la rémunérations des blogueurs.
Si vous avez loupé l’actu, voici quelques liens pour vous faire une idée :
—————–
1/ L’e-Influence
Concept très alléchant qui, dans un monde idéal, permet de faire passer un message aux blogueurs influents pour qu’ils le relaient auprès de leur audience. Et ça fait rêver tous les publicitaires, et moi le premier. Evidemment, tout le monde connaît la puissance de diffusion de l’information d’internet. Alors comme les budgets de nos clients sont de plus en plus petits et leurs objectifs de plus en plus grands, forcement l’e-influence est une alternative à laquelle on pense souvent. Et, pour le compte de nos clients, nous allons sélectionner des blogueurs, étudier la meilleur façon de les approcher et de leur parler pour que notre message ait le plus de chance d’être reçu, accepté, et relayé. Du buzz quoi…
Quid de la morale dans tout ça ? ben y en a pas. Et voilà. La communication, c’est une forme de manipulation de l’esprit et on le pratique tous, dés le plus jeune âge. Quelle est la différence entre la petite fille qui fait circuler des rumeurs dans la cour d’école, et le publicitaire qui contacte un blogueur en espérant qu’il diffusera son message ? Franchement ?! Bon ok, le publicitaire, c’est son métier. Mais je ne pense pas qu’il faille pour autant s’offusquer de ces nouvelles méthodes de communication.
NB : la forme des messages envoyés aux blogueurs est rarement prise à la légère donc je pense que la forme très brouillonne du message de BETC au blogueurs a été étudiée et travaillée. Pas de bol, ils auraient dû étudier de plus près les profils de certains des blogueurs qu’ils ont contactés, ça leur aurait éviter ce petit scandale initié par Laurent Gloaguen.
2/ La rémunération des bloggueurs
Le web est encore un média tout jeune et de nouvelles vocations sont apparues : les bloggueurs… parmi lesquels nous trouvons des idéalistes engagés qui clament leur liberté d’expression et des rédacteurs qui se verraient bien faire de leur passion un métier (et donc être rémunérés pour leurs écrits).
Bref, les uns sont scandalisés, les autres ne voient pas le problème.
Personnellement j’ai envie de dire aux premiers de poursuivre leur combat et de défendre leur liberté et aux seconds de poursuivre leur démarche et de défendre leur métier… Bref, tout bouge, de nouveaux métiers émergent, de nouvelles formes de communication apparaissent, tout le monde se bat…
et c’est ça que j’aime.
Moi je crois qu’il y a une morale.
Peut-être qu’il y a , avec le Web, émergence d’un principe qui ne fonctionne pas sur le même modèle qu’avant. Peut-être que les techniques d’hier ne s’appliquent pas sur ce nouveau modèle.
Je ne crois pas que l’assimilation de la communication à la tromperie soit inéluctable. En vérité, je crois que la publicité a progressé dans un monde à sens unique. Elle a bénéficié de toujours davantage de moyens de diffusion sans progression symétrique du droit de réponse. Partie sur le concept de l’information (faire connaître) elle est arrivé au concept de la mercantilisation (vendre à tout prix).
Le consommateur plus ou moins docile ou content n’avait pas de toute façon une voix suffisante pour contrer cette avancée. On pouvait en parler en famille ou entre amis (n’achète pas ça, je me suis fait avoir). Avec le Web, la communauté c’est agrandie.
J’avais lu une phrase intéressante qui pouvait s’appliquer au buzz marketing « underpromise and overdeliver » (promettre moins et livrer plus).
La communication sur le Web passe par prescription sur la qualité des produits, ça c’est nouveau et c’est plutôt moral je trouve.
@Jago : J’approuve bien sûr le principe de la recommandation sur Internet, le principe de la mise en relation des consommateurs… Ce qui est une des fonctions de certains blogs. Et c’est bien sûr une démarche morale.
Mais plus les consommateurs parlent entre eux, plus les marques ont besoin de communiquer (et par forcement divulguer des sur-promesses).
Le métier des agences étant d’aider leurs clients à BIEN communiquer, il est naturel qu’elles se tournent là où le consommateur se trouve, c.a.d. vers l’audience des blogs influents…