J’ai beaucoup de mal à écrire des billets engagés sur mon blog tant ma plume est perturbée par des dialogues intérieurs contradictoires. Impossible d’avoir un avis tranché sur un sujet pertinent. Or c’est justement ça qui fait le succès d’un bon billet.
– Non pas forcement, tu peux très bien exposer tes questions et tes doutes sur un sujet et ouvrir ainsi le débat.
Alors ce n’est plus un billet mais l’ouverture d’un topic dans un forum. Je pense qu’il faut quand même un minimum de parti pris pour être intéressant.
– Mais tes doutes peuvent intéresser. C’est constructif de douter, de ne pas savoir.
Tu as peut-être raison mais je maintiens qu’il faut un minimum de cohérence dans ton discours quand tu écris un billet. Je ne veux pas écrire des billets où je ne fais que constater un fait. J’aimerais donner un avis, une vision.
– OK, mais il doit quand même y avoir des sujets où tu as des avis, non ?
Malheureusement je change d’avis comme de chemises. Même le sujet le plus fédérateur, le plus consensuel engendre chez moi des dialogues intérieurs incessants.
– Non tu déconnes ? Bon prenons un exemple, un truc facile : les smileys ! tu es pour ou contre l’utilisation des smileys ? :-)
Pour ! Bien sûr. Les smileys enrichissent les conversations écrites en rajoutant du sens aux mots. Ils permettent de combler l’absence d’expression visuelle et corporelle des écrits.
– D’accord mais les smileys appauvrissent la langue française. Maintenant, pour exprimer leurs sentiments, les adolescents se contentent d’écrire un smiley. Fini la belle prose et le travail d’introspection.
Vu comme ça effectivement, le smiley est une catastrophe. lol.
(…)
Ben voilà, tu vois je suis incapable d’avoir un avis tranché même sur un sujet aussi simple que les smileys. Maudit dialogue intérieur !
– He ho ne m’insulte pas stp. Grâce à moi tu as un sens critique très affuté.
C’est sûr mais j’aimerais bien pouvoir m’exprimer, être un leader d’opinion. Faire la pluie et le beau temps.
– houuuu tu fais ta crise d’adolescence ? Tu n’as qu’à t’exprimer sur ton incapacité à t’exprimer. Et ne compte pas sur moi pour prendre des vacances.
Ho t’inquiète, ça fait longtemps que j’ai renoncé à te faire taire. Au fait, merci pour les insomnies.
– C’est cadeau. Bon en conclusion, qu’est-ce que tu retiens de ce dialogue intérieur ?
C’est toujours difficile de conclure avec toi. Disons pour finir que je pourrais rarement écrire un avis fort sur un sujet à moins de m’être battu avec toi pendant des heures.
– Tu peux écrire pour lancer des débats.
Sans audience, ça me semble difficile.
– Tu peux écrire pour faire part de tes doutes et tes questions.
Ouais tu veux que je parle de toi quoi.
– Tu peux aussi écrire pour relater des faits, sans donner ton opinion.
Oui, c’est le plus simple mais le moins gratifiant intellectuellement. Allez laisse moi tranquille maintenant, j’aimerais écrire un billet justement.
– Tu ne crois pas que tu as mieux à faire ?
(…)
Golum? C’est toi?